Berlioz 2018-2019
Berlioz : Villanelle
Quand viendra la saison nouvelle,
Quand auront disparu les froids,
Tous les deux, nous irons, ma belle,
Pour cueillir le muguet au bois;
Sous nos pieds égrénant les perles
Que l'on voit, au matin trembler,
Nous irons écouter les merles
Siffler.
Le printemps est venu, ma belle;
C'est le mois des amants béni;
Et l'oiseau, satinant son aile,
Dit ses vers au rebord du nid.
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Oh ! viens donc sur ce banc de mousse
Pour parler de nos beaux amours,
Et dis-moi de ta voix si douce:
«Toujours !»
Loin, bien loin égarant nos courses,
Faisons fuir le lapin caché,
Et le daim au miroir des sources
Admirant son grand bois penché ;
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Puis chez nous tout heureux, tout aises,
En paniers, enlaçant nos doigts,
Revenons rapportant des fraises
Des bois.
Bestiaire fantastique
Olivier Calmel
I Départ pour le sabbat
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(Aloysius Bertrand 1807–1841)
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Ils étaient là une douzaine
qui mangeaient la soupe à la bière,
et chacun d’eux avait pour cuillère
l’os de l’avant-bras d’un mort.
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La cheminée était rouge de braise,
les chandelles champignonnaient dans la fumée,
et les assiettes exhalaient une odeur
de fosse au printemps.
​
Et lorsque Maribas riait ou pleurait,
on entendait comme geindre un archet
sur les trois cordes
d’un violon démantibulé.
​
Cependant le soudard étala
diaboliquement sur la table,
à la lueur du suif,
un grimoire où vint s’abattre
une mouche grillée.
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Cette mouche bourdonnait encore
lorsque de son ventre énorme et velu
une araignée escalada
les bords du magique volume.
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Mais déjà sorciers et sorcières
s’étaient envolés par la cheminée,
à califourchon qui sur le balai,
qui sur les pincettes,
et Maribas sur la queue de la poêle.
II L'éléphantastique
(Michel-François Lavaur (1935-2015)
Ils jouaient dans la classe
avec les mots et les images.
Ils apprivoisaient peu à peu le langage.
​
Ils faisaient des charades
des rébus des comptines
des bouts-rimés des acrostiches
et des calligrammes.
​
Ils dessinaient tout un bestiaire
d'oiseaux quadrupèdes
velus ou bicéphales
des mar taureaux et des cerfeuilles
des serpaons des escargorilles.
​
C'est ainsi qu'il est né
avec sa trompe longue
de papillon et ses
huit pattes frêles
l'éléphantastique.
Partie 1
Partie 2 : Maîtrise de Radio France
Partie 3
Le cri du gorille
La Paix
La Paix, au milieu des moissons,
Allaite de beaux enfants nus.
A l’entour, des choeurs ingénus
Dansent au doux bruit des chansons.
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Le soleil luit dans les buissons,
Et sous les vieux arbres chenus
La Paix, au milieu des moissons,
Allaite de beaux enfants nus.
​
Les fleurs ont de charmants frissons.
Les travailleurs aux bras charnus,
Hier soldats, sont revenus,
Et tranquilles, nous bénissons
La Paix, au milieu des moissons.